Shafique et la théologie
Sa démission a fait grand bruit, les médias en ont abondamment parlé: le pasteur Shafique Keshavjee – on l’appelle familièrement Shafique – a annoncé qu’il quittait son poste de professeur à la Faculté de théologie protestante de Genève.
Le Matin, le 03 mai 2010, 20h15
Son diagnostic est sévère: perte d’identité chrétienne dans l’enseignement de la théologie réformée, dérive vers la science des religions, hyperspécialisation des théologiens confinés dans une recherche abstraite, coupée des attentes des Eglises et des besoins du monde…
Je me garderais de porter un jugement sur les orientations des facultés protestantes. Mais une «théologie pour temps de crise» au XXIe siècle – pour reprendre le titre de l’ouvrage que vient de publier Shafique – se doit, à mon avis, de favoriser une authentique expérience de Dieu. Au carrefour de la raison critique et de la conviction. Dans un va-et-vient entre pratique scientifique et spiritualité. Les Eglises attendent de la théologie qu’elle délivre une parole forte qui fasse croître en humanité, qui donne sens à la réalité et qui réponde aux grands défis de notre temps. Une théologie – et je pense que mes confères catholiques de Fribourg seraient d’accord – qui permette à l’homme de grandir devant Dieu.
Abbé François-Xavier Amherdt
Professeur de théologie à l’Université de Fribourg
Source : http://www.lematin.ch/actu/suisse/s…
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